Errances
- lauregabus
- 28 déc. 2014
- 1 min de lecture
Les vagues se fracassent contre la rive, les villageois remplissent la nuit de rythmes populaires, les grillons bercent la nature.
Imperceptible d’abord, puis de plus en plus régulier, un son se rapproche. On gratte le sol, effleure le sable, respire sans souffle.
Une femme a emboîté ses pas sur celui des bêtes et avance dans la pénombre. Elle accomplit sa tâche sans ne laisser aucune trace.
***
La ville rumine au loin, mon cœur se brise, mes lèvres cherchent les siennes, les sanglots me fendent le corps. Sa voiture rugit puis s’engouffre dans les ténèbres.
Je scrute le voisinage pour protéger mes pleurs des regards. Parmi les ombres des arbres, la fine silhouette de Genière se détache.
Sans bruit ni mouvement, le domestique m’observe. Seul le bruissement des feuilles bercées par le vent fait écho à ma tristesse.
***
Les automobiles écrasent le bitume. Une nuée de motos dansent autour d’elles. La foule se fraie un chemin sur l’infime espace de goudron encore disponible. Un homme se détache du groupe.
Dans un balancé nonchalant, il entreprend une traversée de la route. Le regard fixe et le corps fatigué, il déambule comme un animal aveugle égaré dans le chaos de la ville. Insensible à la fanfare de klaxons, il garde son cap. Tous l’évitent. L’homme est roi.